Trouver une résilience alimentaire locale
Le système actuel est fragile et ne favorise pas le renouvellement des générations, pourtant un enjeu capital en agriculture. Certains programmes alimentaires se créent pour maintenir et développer l’agriculture sur leur territoire comme à Reims ou Langres.

« Le chantier de la résilience est très vaste, un grand travail est à mener en lien avec tous les acteurs de la société. D’autant plus que l’aspect alimentaire va bien au-delà de la question agricole » déclare Julien Scharsch, président de Bio en Grand Est, en introduction de la web conférence organisée le 7 septembre, sur le thème de la résilience alimentaire locale.
Dans un rapport intitulé « Vers la résilience alimentaire », l’association Greniers d’abondance énumère les grandes menaces auxquelles l’agriculture peut être confrontée. « Depuis la crise du Covid-19, l’alimentation est redevenue un sujet politique » explique le co-fondateur de l’association Felix Lallemand, soulignant les limites du système agricole actuel, même s’il a fait ses preuves. En effet, les progrès et l’industrialisation ont permis d’augmenter grandement les rendements. En 1960, 5 agriculteurs produisaient pour 100 personnes, alors qu’en 2020, un seul agriculteur suffit.
Des menaces qui pèsent
L’agriculture fait face à plusieurs difficultés. Tout d’abord la sècheresse, particulièrement hostile à la monoculture céréalière, et qui a entrainé une baisse de 20 % des rendements français en 2003. De plus, le manque de ressource en eau entrera en concurrence avec les besoins de la population. Greniers d’abondance pointe du doigt le déclin de la biodiversité qui a des conséquences directes sur les capacités de production : baisse des pollinisateurs (3 plantes sur 4 en dépendent pour se reproduire), de la biodiversité souterraine (terres moins fertiles) et de la biodiversité cultivée (le blé, le riz, le maïs et la canne à sucre représentent 48 % des plantes cultivées dans le monde en 2017). L’épuisement des ressources énergétiques et minières pèse aussi sur notre système agricole car celui-ci est très dépendant du pétrole, sur tous les maillons de la chaîne.
Développer les circuits courts
Issu d’une demande sociétale et regroupant 348 communes, le Projet Alimentaire Territorial (PAT) de la Montagne de Reims a été créé en 2019. « Il nous fallait un outil pour créer de nouvelles synergies et coordonner les projets qui existaient, que l’on s’unisse autour de la thématique de l’alimentation » explique Clarisse Perrin, chargée de mission du PAT. L’établissement d’un diagnostic alimentaire du territoire a permis de répertorier les dynamiques, les bassin de consommation et de production. Tous les maillons du système alimentaire de la Montagne de Reims ont été mobilisés. Pour augmenter l’installation des jeunes, des espaces-test vont être mis en place pour qu’ils puissent essayer leur activité en conditions réelles avant de se lancer.
Vous pourrez retrouver l'intégralité de cet article dans notre édition du 11 Septembre 2020
L’outil PARCEL
Développé par Terres de Liens, la FNAB (agrobiologistes) et le BASIC (bureau d’analyse sociétale), PARCEL (Pour une Alimentation Résiliente Citoyenne Et Locale) est une application internet qui calcule la surface agricole nécessaire pour se nourrir localement.
A l’inverse, il est possible de connaître le nombre d’individus que l’on peut nourrir avec une parcelle. Le logiciel indique l’empreinte spatiale, sociale et environnementale de l’alimentation en fonction des modes de production et de consommation dans un territoire donné.
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