SECHERESSE EN HAUTE-MARNE - GROS DEGATS SUR LA VARIETE CERVOISE
Les conditions météo du mois d’avril ont été fatales à certaines cultures d’orges d’hiver. La variété cervoise semble la plus touchée par le phénomène de stress qui est explicité dans le document d’Arvalis reproduit ci-dessous.
Comme les blés, les conditions climatiques peuvent se traduire sur les orges d’hiver et les escourgeons par des absences de grains à la récolte.
Si l’épi a une morphologie et un aspect normal en début de remplissage (pas d’épillets avortés, de courbures de l’axe, de dessèchement précoce), le diagnostic doit alors s’orienter vers des problèmes faisant intervenir soit la méiose pollinique soit la fécondation.
La méiose pollinique nécessaire à la formation des grains de pollen assurant la fécondation exige une série d’étapes de division puis de multiplication cellulaire, sensible à des conditions environnementales particulières.
Contrairement aux blés, des basses températures sans pour autant être associées à un faible rayonnement peuvent induire des stérilités de grain de pollen. La température seuil en dessous de laquelle les préjudices se manifestent se situe à des valeurs proches de 0 °C.
Ce type de phénomène met le plus souvent en jeu un effet génétique : des variétés sont ainsi plus sensibles que d’autres, à précocité égale. La méiose peut aussi être perturbée au contraire par des températures maximales trop élevées, proches de 30 °C. Il convient ici de souligner que la sécheresse du sol peut intervenir indirectement : en présence d’un déficit précoce et marqué, la température à l’échelle de la plante s’élève.
Pour la fécondation, les mêmes facteurs sont susceptibles d’intervenir. Ce processus et notamment la germination du tube pollinique est altéré avec des températures proches de 0 °C ou des maxima supérieurs à 30 °C. Un assèchement rapide de la plante peut également contribuer à un déficit de croissance du tube germinatif. Mais en ce cas, ce type d’effet engendre le plus souvent un dessèchement prématuré de l’épi.
Au vu des événements climatiques observés au mois d’avril, il est donc tout à fait possible d’obtenir de tels symptômes actuellement dans les champs. Le diagnostic issu de la confrontation entre les données météorologiques et les dates d’apparition des stades sensibles prêchent plutôt en la faveur de problèmes liés au froid à la méiose, renforcés par un assèchement exceptionnel des sols en avril.
La sécheresse peut également intervenir en anticipant l’arrivée des stades, augmentant cette année le risque de rencontrer de plus basses températures. Enfin, le fait que certaines variétés soient significativement plus affectées que d’autres, à précocité égale dans des champs proches oriente également le diagnostic vers des problèmes liés à la méiose.