MOISSON - UNE ANNÉE ATYPIQUE A TOUT POINT DE VUE
Alors que la récolte bat son plein, les marchés s'embrasent à des niveaux de prix jamais atteints à cette période de l'année. Le point avec Jean-François Ferrand, responsable collecte à la SEPAC.

Globalement, les conditions météorologiques atypiques qui se sont enchaînées, voir déchaînées (gel, pluviométrie abondante au début de l'été) ont occasionné des retards de maturité de 10 à 12 jours. De plus, le sud du département a été fortement touché par la grêle avec certaines parcelles sinistrées à 70 %.
Orges de printemps : récolte abondante
Culture majoritaire sur de nombreuses exploitations du fait des ressemis liés au gel, l'orge de printemps brassicole est prometteuse. Les échos de rendements vont de 50 à 75 quintaux avec un calibrage supérieur à 90 et un taux de protéines inférieur à 10 %. La marge dégagée par cette culture aidera à compenser les frais engendrés par les ressemis.

Blés : hétérogènes
Les blés de printemps seront récoltés d'ici une dizaine de jours. Quant aux blés d'hiver, fauchés de 50 à 80 %, le risque de fusariose que l'on craignait du fait de la forte pluviométrie ne semble pas se confirmer. Il est d'une bonne qualité meunière avec un PS de 75 à 78 en moyenne. Les PS les plus bas ont été observés dans le cas de précédents maïs ou d'impasses phytosanitaires occasionnant des maladies du feuillage et du pied.

Colzas : décevants
Les colzas sont récoltés aux deux tiers. En raison du gel et du salissement des parcelles, les rendements sont très hétérogènes, compris dans une fourchette de 10 à 35 quintaux. On constate globalement que les hybrides apportent une solution agronomique performante. Le Poids de Mille Grains est quant à lui décevant. La perturbation de la plante par le botritys a pénalisé l'alimentation du grain.
Les dernières pluies sont favorables aux tournesols et aux maïs. La précocité de la récolte et la chaîne logistique du séchage seront les facteurs clé du bon déroulement de la récolte et de la satisfaction des clients des OS.
Les marchés fluctuent énormément mais restent fermes actuellement. On ne constate pas de baisse des prix liée à la pression de récolte cette année en raison de la sécheresse qui sévit sur la « Cornbelt » aux Etats-Unis, sur les pays de la Mer Noire et en Europe centrale.
Le bilan fourrager est tendu ainsi que le bilan du complexe soja-colza, ce qui ne sera pas sans conséquences sur le cours des co-produits et donc sur l'ensemble de la filière élevage.
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