« France, veux-tu encore de tes paysans ? »
Afin d’amplifier le rapport de force entre la FNSEA+JA et le gouvernement, une mobilisation a eu lieu le 8 octobre dans tous les départements français. Au niveau national, plus de 10 500 agriculteurs se sont mobilisés avec 6 000 tracteurs.

La FNSEA et JA dénoncent l’absence de réaction du Président de la République face au dénigrement de l’agriculture, qu’il attise même lorsqu’il parle de certains sujets. Les syndicats considèrent également que l’agriculture est sacrifiée dans les accords de libre-échange au profit d’autres secteurs de l’économie (automobile, aéronautique…).
Une diabolisation de l’agriculture
Plus aucun jour ne passe sans qu’une émission à la TV, à la radio ou un journal ne diffuse un reportage à charge sur l’agriculture ou une fausse information. L’agriculture est régulièrement accusée d’être responsable du réchauffement climatique, de la disparition des espèces, de l’augmentation des cancers, des inondations, de la sécheresse… Des paysans subissent également des agressions verbales et physiques. Pire encore, les intrusions illégales dans les exploitations se multiplient, des incendies sont même provoqués afin de détruire les bâtiments.
Surtransposition des normes européennes
Le SMIC en France est par exemple de 10,03 € brut / heure avec un effort social et fiscal des entreprises à hauteur de 76 % du salaire net. Ainsi, pour 100€, (brut + charges) il reste au final 42 € de disponible à un salarié. A titre de comparaison, la main-d’œuvre européenne est payée 3 voire 4 € de moins par heure que la main-d’œuvre française ! En Espagne et en Italie les charges sociales sont respectivement de 36 et 39 % ! Ainsi, il reste au salarié 53 € de disponible.
Cette comparaison est également valable pour la prise en compte de l’environnement. La France, c’est en effet des exploitations de 62 ha en moyenne avec un troupeau moyen de 93 bovins ; bien loin de la Nouvelle Zélande (1100 vaches en moyenne), de l’Argentine (Surface de 634 ha) ou des USA (Feedlot de 32 000 animaux).
Vous pourrez retrouver la suite de cet article dans notre édition du 11 Octobre 2019
Sur le Grand Est
En Alsace, 650 tracteurs étaient dénombrés dans le Bas-Rhin et 200 dans le Haut-Rhin, avec l’intégralité des axes autoroutiers fermés en direction de l’Allemagne et de la Suisse. En Lorraine, la Meurthe-et-Moselle affichait trois sites de blocage, avec 50 tracteurs et 150 manifestants qui distribuaient des tracts aux automobilistes. Dans la Meuse, deux points de blocage rassemblaient chacun une quarantaine de personnes. Pour la Moselle, ce sont quatre sites qui ont été investis par les militants Fdsea-Ja à Thionville, Metz, Phalsbourg et Saint-Avold, avec au total, 110 tracteurs et 250 manifestants qui ont distribué 2.500 tracts et 200 kg de pommes et poires. Dans les Vosges une centaine d’exploitants ont eux aussi distribué des tracts avant de partager un barbecue. Sur la Champagne, les Ardennes recensaient deux points de blocage, une centaine d’agriculteurs avec 30 tracteurs sur l’un, et une vingtaine de manifestants au volant de huit tracteurs sur l’autre. L’Aube déplaçait 80 tracteurs sur la rocade de Troyes, tandis que la Marne dénombrait 300 personnes et 100 tracteurs.
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