Cultures innovantes - Biomasse agricole : des expériences menées en Haute-Marne
Afin de se rendre compte de la faisabilité des cultures «biomasse», la Chambre d’Agriculture de Haute-Marne a mis en place dès 2007 des parcelles d’essais. Les premiers résultats arrivent et les idées reçues tombent.
Les cultures dédiées à la production de biomasse ont eu le vent en poupe il y a quelques mois avec des projets de développement industriel, puis les projets avancent et l’engouement retombe, avant de remonter si un nouveau projet émerge…
Qu’appelle-t-on biomasse agricole ?
On nomme «culture dédiée» ou «biomasse agricole» toutes les plantes cultivées pour leur potentiel de production de biomasse. Leur récolte s’effectue par plante entière. Elles peuvent être valorisées en biocarburants ou biomatériaux, entre autres. Il existe déjà suffisamment de références sur les cultures classiques, comme le colza, ou les cultures fourragères. En revanche, les données moins abondantes sur des cultures pérennes plus exotiques comme le miscanthus ou les TTCR (Taillis Très Courtes Rotations) ont poussé les Chambres d’agriculture de Champagne Ardenne et Picardie à se lancer dans un ambition programme de recherche, Lidéa*, initié en 2006.
Que recherche-t-on ?
Dans l’idéal, les industriels et les producteurs recherchent une plante qui produirait beaucoup de biomasse, pour un faible coût de production.
Les premières références
Quand on parle de miscanthus, ou herbe à éléphant, les yeux brillent, car les données glanées sur Internet annoncent tout de suite 30 t MS par an ! Sur le réseau expérimental Champagne Ardenne et Picardie, les tonnages de matière sèche obtenus varient de 5 à 30 tonnes de MS / ha avec des niveaux d’intrants très réduits pour les espèces pérennes notamment (très peu de produits phytosanitaires et seulement 50 à 60 unités d’azote par hectare et par an). Les coûts d’implantation des espèces pérennes vont de 500 à 3 000 Ä /ha mais avec une longévité de ces cultures de plus de 20 ans.
Pas de mystère, le miscanthus ou les saules (TTCR) aiment les sols à bons potentiels. Il faut préparer le sol avec soin car la première année est primordiale pour ces cultures qui sont sensibles à la concurrence des adventices en début de croissance.
Les premières récoltes des saules hauts-marnais donnent des rendements allant de moins de 1 tMS/ha à 14 t, sur 4 années de pousse, dans un sol superficiel, avec une moyenne de 8 t MS.
Les sites expérimentaux en Haute-Marne
4 sites implantés en 2007 et 2009 servent de vitrine et de laboratoire pour suivre le développement du miscanthus et/ou des TTCR de saule :
- Fayl Billot : 3300 m² de TTCR de saules, clones irlandais, implantés en 2009
- Riaucourt : 1000 m² de TTCR de saules, clones suédois, implantés en 2007 sur prairie en bordure de Marne
- Leschères sur le Blaiseron : 4000 m² de TTCR de saules, 16 clones comparés (variétés locales, clones irlandais et suédois), implantés en 2007 sur sol argilo calcaire
- Annonville : 600 m² avec moitié en miscanthus et moitié en TTCR de saules (clones irlandais), implantés en 2009, sur sol argileux profond.
Une journée pour voir…
Le 21 octobre, la Chambre d’Agriculture de Haute-Marne propose une journée de conférences et de visites pour faire partager les enseignements obtenus sur ces cultures, avec la participation des Chambres d’Agriculture partenaires du projet. Venez voir !
* Lidéa : Projet CasDAR 2007-2009, Introduction des cultures ligno-cellulosiques dédiées dans les exploitations agricoles, labellisé par le pôle de compétitivité Industries et Agro-Ressources, avec le cofinancement du Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Pêche (CasDAR), de FranceAgriMer, des Conseils Régionaux de Champagne-Ardenne et de Picardie, de Cités en Champagne et de la Fondation Prince Albert II de Monaco.

BIOMASSE AGRICOLE
21 Octobre 2011 - 9 h 30 : Accueil
Salle des fêtes de Leschères sur le Blaiseron
Renseignements : 03.25.35.03.22
PLAN D'ACCES
- Présentation des sites expérimentaux Hauts-Marnais,
- Exemples d’autres départements,
- Valorisation énergétique : la mission «Bioénergies en Haute-Marne»,
- Intérêt économique des cultures biomasse
- D’autres valorisations possibles
11 h 30 : Visite d’une parcelle avec 16 variétés de saules à Leschères sur le Blaiseron.
12 h 30 - 13 h 45 : Déjeuner (offert, merci de confirmer votre présence)
14 h 30 : Visite d’une parcelle en saules et Miscanthus à Annonville
15 h 30 : Démonstration de Broyage